Témoignages

Voici quelques témoignages de membres de notre association, n’hésitez pas à nous transmettre le vôtre !

 

«Partir avec Accueil Ile-de-France, c’est un petit condensé de vie en 15 jours de voyage : il y a des moments extraordinaires, des moments de communion, des moments d’émotions, des moments de rencontres. J’ai fini chaque voyage plus riche, plus mature et plus ouvert que le précédent. Dans mon  quotidien, s’ouvrir à l’autre n’est pas la chose la plus aisée pour moi. Profiter d’un voyage où chacun perd ses repères, sa routine, c’est la clé de cette ouverture à l’autre que permet AIDF. Cette association m’a fait passer à l’âge adulte de par les responsabilités qu’elle confie à des jeunes d’à peine 20 ans. Ma vie actuelle de jeune adulte n’aurait sans pas été autant nourrie d’expériences, insolites parfois, et de rencontres, touchantes souvent, si je n’avais pas croisé AIDF. Et pour ça, merci.»

Guillaume et Tanguy au Sri Lanka en 2015

Guillaume, vingt-cinq ans, guide


« Je venais d’avoir seize ans lorsque j’ai fait mon premier voyage avec AIDF. Qu’est-ce que j’en attendais à l’époque ? Je suis plutôt incapable de le dire maintenant. À l’origine, c’est peut-être l’idée de voyager dans un pays inconnu avec des personnes différentes qui m’a attiré. Mais, c’est seulement après que je me suis rendu compte de tout ce que peuvent apporter ces voyages. Je suis reparti quatre fois depuis et maintenant je pense avoir pris conscience de l’importance de cette expérience. J’ai grandi et mûri avec ces voyages. Dès le début, je me suis senti accueilli dans un groupe aux liens très forts. Mais ce qui m’a davantage frappé, c’est la confiance accordée à des jeunes comme moi, d’à peine seize ans à l’époque, qui guidaient des non-voyants pour la première fois de leur vie. Cette confiance accordée s’est traduite assez vite par des responsabilités qui m’ont été données. Et à un âge comme le mien à l’époque, où l’on peut manquer de confiance en soi, cette confiance accordée « aveuglément » m’a fait beaucoup de bien. Cela m’a fait prendre conscience que j’étais capable d’assumer des responsabilités, que j’étais « capable » de faire de belles choses dans un environnement favorable dans lequel j’étais et je suis toujours à mon aise. Et si je repars chaque année, c’est aussi pour retrouver la très bonne ambiance qui règne au sein du groupe, et encore davantage dans le groupe des guides, dans lequel se sont forgées de très belles amitiés. Je pense que ces voyages peuvent considérablement influer sur la construction personnelle de chacun. Par ce témoignage, je veux donner envie aux jeunes de voyager avec AIDF, de découvrir que l’on peut « voyager autrement », comme le slogan de l’association le rappelle bien. Et je veux montrer aux non-voyants tout ce qu’ils peuvent nous apporter. Mais, cette relation n’est pas à sens unique ; au contraire, c’est un véritable échange puisque tous les jeunes apportent un véritable vent de fraîcheur aux non-voyants. En effet, nous n’apportons pas notre pitié aux non- voyants, nous ne les considérons pas comme des assistés ; nous nous plaçons dans une relation d’égal à égal avec eux, et c’est là le point crucial de la réussite d’AIDF. Les non-voyants ne veulent pas se sentir considérés comme des « malades » ou comme des « handicapés » et je pense qu’avec ces voyages, nous parvenons à les faire se sentir plus vivants, plus heureux. Tout le monde a sa place et est reconnu pour cela. Un véritable échange humain, d’égal à égal ; voilà comment je pourrais décrire le plus succinctement ce qui ressort de ces voyages. »

photo de Laurent sur un éléphant au Sri Lanka
photo de Laurent sur un éléphant au Sri Lanka

Laurent, vingt-quatre ans, guide, premier voyage en 2007 (Canada)


« « Accueil Ile-de-France » est notre point de rencontre vers les autres, selon notre président. Cela nous exalte à vivre ensemble. Ainsi avec nos guides, nous passerons toutes les frontières pour donner nos sourires enrichissants. C’est l’éveil et l’imagination. Nous avons appris à échanger, partager, aimer dans la paix. C’est alors une autre planète qui promet toujours dans l’avenir de belles retrouvailles. Nos guides et ma canne blanche ont encore, sur bien des chemins, d’intéressants projets à réaliser. »

Odette, quatre-vingt-onze ans, non-voyante, premier voyage en 1996 (Crète)


« J’ai accompagné le groupe lors du voyage à Cuba, été 2014, sans trop savoir à quoi m’attendre mais ouvert à toutes bonnes surprises. Et j’ai vite découvert que je n’allais pas être déçu ! Effectivement, plongé dans l’association et entouré de toutes ces personnes au grand cœur, on se rend rapidement compte que ce périple est beaucoup plus qu’un voyage de bénévolat. C’est un véritable moment de partage entre guides et personnes non voyantes que j’ai découvert durant mon séjour. J’ai été étonné d’aussi facilement m’attacher à ce groupe qui m’était encore inconnu une semaine auparavant. Je recommande fortement cette expérience à tout curieux qui apprécie voyager et être surpris. Si vous pensiez encore que la vue est un bien indispensable pour profiter d’un paysage, soyez prêt à être étonné, ces personnes ont beaucoup de choses à vous apprendre ! AIDF ❤ »

Nicolas, vingt ans, guide, premier voyage en 2014 (Cuba)


« Ma première expérience au Guatemala avec Accueil IdF fut incroyable ! Notre groupe de 16 guides et 15 personnes guidées était très soudé, respirait la joie de vivre, l’envie de partage et la bonne humeur. J’ai l’impression d’avoir fait plusieurs voyages en un.

Tout d’abord, de mon point de vue égoïstement visuel : des paysages à couper le souffle, une avalanche de couleurs et une faune/flore impressionnante.

Ensuite au niveau culturel : le folklore maya encore très présent et mélangé au catholicisme. Je pense aussi à Livingston où les populations issues de l’esclavage se mêlent aux mayas sous le nom des Garifunas.

Enfin au niveau émotionnel et relationnel : le fait de guider une personne malvoyante ou non voyante, qu’elle me fasse confiance et qu’en retour je lui permette de se rapprocher le plus possible de ma réalité visuelle. Le fait que son voyage dépende de ma capacité de description et de partage sur le maximum de plans sensoriels. Le sentiment d’accomplissement quand tu devines un sourire paisible sur le visage de celui ou celle que tu as pu guider.

Mais si je devais choisir une seule chose à retenir de se voyage, je choisirai le groupe. Ce groupe tellement joyeux ! Tellement ouvert ! Tellement vrai ! Ce groupe où le partage ne se limite pas ! Où les frontières générationnelles sont tombées aux oubliettes! Et ces sourires, tant de sourires. Ils valent tout l’or du monde. »

Photo de Paul (Guatemala, 2016)
Photo de Paul (Guatemala, 2016)

Paul, dix-huit ans, guide, premier voyage en 2016 (Guatemala)


« En choisissant de partir avec Accueil Ile de France, je m’étais imaginé le voyage d’une certaine manière ; il s’agissait de mêler la rencontre d’une culture étrangère, nouvelle, à une expérience toute aussi inédite qui était l’accompagnement de personnes aveugles ou mal voyantes. Il est vrai que ça m’impressionnait, j’avais peur de manquer de délicatesse, d’être maladroite, trop insistante ou pas assez présente au contraire… Mais la simplicité régnant dans le groupe, la bienveillance et cette incroyable cohésion m’ont très vite rassurée. Et encore maintenant, quelques jours après le retour à la réalité, je n’arrive pas à me rendre compte de tout ce que ce voyage m’a apporté. Cet appétit de la vie, cette énergie inépuisable, cette confiance accordée… Je ne pourrai jamais assez remercier tous les participants de cette aventure, voyants ou non voyants, pour ces moments de partage. Je n’attends dorénavant qu’une chose : repartir. »

photo d'Emma à l'atelier de tissage du Guatemala
photo d’Emma à l’atelier de tissage du Guatemala

Emma, dix-neuf ans, guide, premier voyage en 2016 (Guatemala)


« Cela fait 2 ans que je pars avec AIDF ! J’ai connu l’association complètement par hasard, mais je repars tous les ans sans problème !!! Et cet été au Guatemala (2016) a été une confirmation!!! Nous avons pu voir des paysages magnifiques, fait de superbes visites, et accompagnés d’une guide touristique formidable qui a été au delà des explications!! Mais surtout, tous nos guides étaient géniaux, toujours là pour nous accompagner ; nous aider ; nous décrire…
Ces voyages, au delà de nous permettre de voyager, restent une aventure riche pour chacun mais surtout enrichissante humainement. Les différentes rencontres , la solidarité et la belle ambiance qui s’installent (que ça soit le premier ou le dixième voyage) sont toujours au top!!
Grâce à l’association, je pense vraiment que je fais des voyages et des rencontres que je ne pourrai pas vivre autrement !!

marion
photo de Marion au Guatemala

MERCI !!! »

Marion, vingt-cinq ans, malvoyante, premier voyage en 2015 (Sri Lanka) 

 


“ »Un voyage rempli d’amour, de partage et de gaité », tels sont les mots qui résument selon moi la richesse de ce voyage. Pour ma première grande expérience en tant que guide au sein de l’association, et n’ayant jamais voyagé aussi loin qu’au Guatemala, je dois avouer que j’étais sceptique avant le grand départ : le fait d’être loin de la France et donc de découvrir l’inconnu, le fait d’accompagner des personnes non et mal voyantes, le fait de s’intégrer dans un groupe, le fait de ne pas être à la hauteur, etc… Que nenni ! J’ai été agréablement surpris dès le 1er jour, à ma plus grande joie. Je me suis senti très vite impliqué à la vie de groupe et à l’ambiance bon enfant qui était omniprésente du début à la fin. J’ai vu un groupe soudé, à la solidarité exemplaire et à la joie de vivre si expressive. Mais ce qui m’a le plus profondément marqué, c’était la confiance que m’accordait toutes les personnes que j’ai accompagnées, comme si elles me connaissaient depuis toujours. Cette aventure hors du commun m’a tellement servi intérieurement. Je me suis vu faire des choses que je n’aurai jamais cru pouvoir faire ! Jamais je n’oublierai ce périple extraordinaire, j’ai connu des personnes fantastiques avec qui j’aimerais tellement repartir l’année prochaine. Les mots me manquent, mais je ne peux dire que merci à tout le monde, que ce soit aux voyants ou non voyants pour tout ce qu’ils ont fait pour moi, mais aussi à nos chers guide et conducteur qui ont tout fait pour être à notre service, rendant ainsi ce voyage unique. »

photo d'Adrien à l'atelier du chocolat (à gauche) (Guatemala, 2016)
photo d’Adrien à l’atelier du chocolat (à gauche) (Guatemala, 2016)

Adrien, vingt ans, guide, premier voyage en 2016 (Guatemala)


 

« Il s’agissait de mon premier grand voyage, de ma première expérience en tant que guide pour personnes souffrant de déficience visuelle. Ce fut une aventure exceptionnelle et mémorable. Tout fut réuni pour que le voyage se déroule à merveille : la dynamique du groupe, la cohésion entre les guides, la diversité des visites, une guide touristique pleine d’ambition et de volonté, une atmosphère paisible et sereine. J’encourage vivement les personnes qui veulent transmettre partage, solidarité et humanité à effectuer cette belle aventure. Comme le disait Ilka Chase « Le voyage est un triple plaisir : l’attente, l’éblouissement et le souvenir. » »

anais
photo d’Anais au Guatemala

Anaïs, vingt-trois ans, guide, premier voyage en 2016 (Guatemala)


« C’est en 2013 que j’ai découvert  l’association Accueil IDF  et, en 2016, j’ai effectué mon 6ème voyage, c’est-à-dire le GUATEMALA.

Ce pays a été une découverte pour moi : richesse culturelle avec les habitants et leurs traditions, richesse des paysages et surtout beaucoup d’émotion lors de la rencontre avec Victoria [une formidable femme maya aveugle que nous avons eu la chance de rencontrer] ; mais,  je n’aurais pas ressenti tout cela sans nos guides qui sont toujours de bonne humeur et plein d’entrain et ne font pas  la différence (âge et handicap) .Je vous dis à l’année prochaine pour de nouvelles aventures et vers de nouveaux horizons avec une jeune équipe qui a gardé les valeurs de Gaston. »

photo de Geneviève au Guatemala
photo de Geneviève au Guatemala

Geneviève, soixante-neuf ans, non-voyante, premier voyage en 2013 (Vietnam)


« C’est la première fois que j’allais en Amérique. Je remercie Geneviève et Raymond de nous avoir parlé d’Accueil île de France, c’était encore mieux que ce que l’on pouvait imaginer.
J’ai trouvé très bien d’attribuer dès le départ à chaque non-voyant un accompagnateur pour nos déplacements dans les aéroports et dans les hôtels, j’ai voyagé avec pas mal de groupe et j’appréhende toujours les transferts dans les aéroports car les accompagnateurs sont souvent occupés par leurs valises et ont tendance quelques fois à nous oublier, surtout au début du séjour lorsqu’on ne se connaît pas.
Ce groupe était vraiment très sympa, le mélange des générations est une très bonne idée, l’ambiance grâce aux jeunes comme le soir avec le loup garou, le colmatage des fuites d’eau dans le bus, les devinettes qui nous occupaient pendant les trajets un peu long, comme (quant ça touche ne touche pas et quand ça touche pas ça touche…) nous on bien occupés et nous ont fait réfléchir un bon moment.
Bravo aussi pour les traductions des panneaux dans les musées qui étaient souvent en anglais. Tous nos guides nous on vraiment bien décrit les paysages, les multitudes de couleurs, les arbres, les habitations et tout ce qui nous entourait.
Le voyage était très diversifié, les repas dans les familles, l’explication des plantes aromatiques avec lesquelles se soignent les mayas. Nous avons aussi beaucoup participés comme à la confection des galettes de maïs, du coton dont on nous a fait extraire les graines pour ensuite pouvoir le filer, la confection du chocolat, le tissage. Nous avons pu toucher beaucoup de choses, les différents vêtements portés par les mayas, les plantes de café, des orchidées, d’énorme légume, des masques, beaucoup de stèles dans les sites archéologiques.
J’ai adorée la baignade dans la mer des Caraïbes, j’ai eu une impression de liberté que je n’avais jamais ressenti, sans avoir peur de nager car nous étions seuls sur cette plage et nous avions pied très loin, je pouvais nager d’un groupe à l’autre en étant sûr de ne pas me désorienter car sans voir on se dévie très vite et même revenir vers la plage n’est pas toujours évident, ce fut pour moi un grand moment de bonheur. Merci à Paul qui nous a charrié un énorme tronc d’arbre dans l’eau avec lequel nous avons joué comme des petits fous en grimpant dessus à cheval pour faire la chenille.
Le trajet en camioneta avec la musique à tue-tête, le klaxon et l’échelle pour en descendre, Cathy nous l’avait expliqué mais le vivre c’est du vrai. La balade en pick-up dans la forêt dans notre cage cahotant au milieu des lianes qui nous caresses et font un peu peur, et des très hauts arbres à la tombée de la nuit avec les singes hurleurs rugissant comme des fauves, avec Albert nous avons eu en plus toute sortes d’animaux (chèvre, chien, singe, poule…) pour nous rendre au très beau site de Seibal ou les moustiques ont essayé de nous dévorer mais heureusement nous étions armés de nos bombes.
Cathy [notre guide touristique guatémaltèque] était vraiment formidable, nous n’oublierons pas son “Coucou” si joyeux, elle nous a appris plein de choses sur son pays, les coutumes, l’histoire, les sites archéologiques, toujours de bonne humeur donnant même un coup de main pour nous guider.
Les cartes en relief avec les sites que nous allions visiter, les frontières et les noms des pays se trouvant autour du Guatemala étaient super pour bien se situer pendant notre voyage. J’ai beaucoup aimé la petite chanson composée pour Cathy qui retraçait bien en quelques phrases les anecdotes de notre séjour.
J’ai attrapé un bon mal de gorge et au retour dans l’avion un mal aux oreilles qui a eu du mal à me lâcher, mais maintenant tout est rentré dans l’ordre.
Ayant pris goût, j’attends les propositions de l’association pour de nouvelles aventures. »

Photo de Claudine au Guatemala (2016)
Photo de Claudine au Guatemala (2016)

Claudine, non-voyante, premier voyage en 2016 (Guatemala)


 

« Il y a 14 ans, Gaston Boudry, fondateur de l’association Accueil Ile de France, me proposait de partir au Brésil avec son groupe de personnes non-voyantes. A 18 ans une telle destination fait rêver, et, songeant à faire des études dans le social, j’approuvais ce projet d’aider des personnes handicapées à voyager.
Rapidement je comprenais que la force de ces séjours n’était pas d’accompagner des personnes aveugles, mais d’avoir plaisir à voyager ensemble. Au fur et à mesure de ces années j’ai simplement eu envie de retrouver le groupe, et de passer des vacances avec lui.
Ce n’est pas une association classique. Je crois que son cœur n’est pas un projet, mais une dynamique pétillante qui s’inscrit dans une soif de tisser des liens qui font fi des différences dues à l’âge ou au handicap.
J’aime ces temps où l’on part à la découverte de ces églises gothiques d’Amérique Latine, insupportables à décrire tellement elles sont ornées de dorures et de sculptures.
J’aime ces temps où l’on doit tenir en équilibre sur le dos d’un éléphant pour aider son binôme à y prendre place également.
J’aime ces temps où, en haut d’une pyramide Aztèque dont l’escalier devient inexistant, il faut escalader les dernières pierres en trinôme pour atteindre le sommet.
J’aime ces temps où la doyenne de l’association, à 85 ans, insiste, en tendant son bras, pour suivre le groupe sur un chemin bordé de cactus, qui ne permet pas le droit à l’erreur.
J’aime ces temps où, l’ancre du bateau jetée au cœur d’une baie paradisiaque, le capitaine nous invite à nous jeter à l’eau pour aller nager au milieu des tortues de mer.
J’aime tous ces temps où une relation de confiance inouïe, un respect profond, et un petit « pétillant » nous rappellent qu’ensemble, tout est possible.
J’aime ces temps où l’on s’assied autour d’une table pour jouer au Uno en braille.
J’aime également ces parties interminables du jeu de rôle « Loup Garous », rendu accessible par la seule volonté de pouvoir nous retrouver ensemble le soir, au bord d’une piscine ou entassés dans une chambre d’hôtel.
J’aime ces temps où nous empruntons les guitares des musiciens des restaurants pour jouer et chanter un ou deux morceaux, à l’unisson.
J’aime ces temps où nous nous retrouvons tous dans la piscine de l’hôtel en fin de journée, pour quelques jeux de balle, quelques brasses, quelques tours de toboggans.
J’aime tous ces temps où on a simplement envie d’être ensemble, de rire ensemble.
J’aime ces moments où, entre les voyages, on a plaisir à se retrouver, à Paris ou en province, le temps d’une journée ou d’un week-end, pour partager nos souvenirs de séjours, mais aussi nos projets personnels : au fil des voyages, au fil des années, on a appris à se connaître, à découvrir les talents des autres.

C’est pour cela que, 14 ans après mon premier voyage avec ce groupe, je repartirai pour un dix-septième voyage avec eux, l’été prochain, au Cambodge.

C’est pour cela que, 14 ans après mon premier voyage, je continue à m’investir dans l’association pour que des nouvelles personnes, jeunes et moins jeunes, aveugles ou non, viennent découvrir et partager ces valeurs, avec pour simple volonté de vouloir tisser de nouveaux liens. »

photo de Xavier et Marie-Laure au Guatemala en août 2016

Xavier, guide, premier voyage en 2003 (Brésil)


« L’expérience qui m’a le plus frappé durant les voyages avec les aveugles s’est passée au Canada en 2007, près de la chute Ouiatchouan. J’avais à mon bras Chantal. Déjà qu’il faut avoir une confiance hors norme en son guide pour le suivre en marchant d’un bon pas et avec assu- rance, j’ai été impressionné quand Chantal m’a lancé : « allez, on court, j’ai envie de courir ! » Avant que j’aie le temps de réagir, on était partis pour un sprint de folie sur les planches du chemin qui longe la chute. La sensation était géniale parce qu’en plus d’être impressionné par Chantal, j’étais presque fier qu’elle m’accorde cette con- fiance. Moi qu’elle ne connaissait que depuis quelques jours… »

Thomas, vingt-deux ans, guide, premier voyage en 2007 (Canada)


« Mon premier voyage avec « Accueil Ile-de-France » était une croisière en Russie, en août 2001. Quelques mois auparavant, j’avais contacté Gaston par téléphone. Notre long entretien m’avait laissé entrevoir l’esprit de bonne humeur et de franche camaraderie qui régnait dans l’association. J’en ai eu la confirmation dès l’arrivée devant le domicile de Gaston où les participants étaient regroupés pour attendre le car qui devait nous conduire à l’aéroport. À Saint-Pétersbourg, nous avons pris le bateau jusqu’à Moscou, faisant de fréquentes haltes dans plusieurs sites pittoresques. À bord, de nombreuses distractions meublaient agréablement nos temps libres. Je me bornerai à citer ici les soirées dansantes au cours desquelles jeunes et moins jeunes, voyants et non-voyants, s’en donnaient à cœur joie dans des rythmes endiablés. Nous étions si bien ensemble, gommant toutes les différences ! Une fois la soirée officiellement terminée, quelques irréductibles (dont je faisais partie) continuaient à danser, parfois jusqu’à l’aube. Je retrouvais mes vingt ans, je croquais la vie à pleines dents, profitant intensément de ces moments inoubliables de partage et d’amitié. »

Josiane, soixante-huit ans, non-voyante, premier voyage en 2001 (Russie)


« J’ai eu l’occasion pour la toute première fois de partir avec l’association « Accueil Ile-de-France » cet été 2012 au Brésil. N’ayant jamais effectué ce genre d’expérience auparavant, j’appréhendais beaucoup le départ. Un tas de questions tournaient en boucle dans ma tête : « comment allais-je pouvoir guider les aveugles alors que je suis maladroite habituellement ? » ; « est-ce que la description que je vais faire durant les visites va être assez claire pour eux ? » ; « la différence d’âge entre la plupart des guides et des malvoyants ne va-t-elle pas être un frein ? » Cependant, ces appréhensions se sont très vite effacées de ma tête… J’ai même eu l’impression que le handicap avait renforcé la communication entre les jeunes guides et les malvoyants, nous sommes peut-être plus à l’écoute dans ces moments-là. Durant tout le voyage dans ce pays exceptionnel, l’ambiance était festive et décontractée, les aveugles, malvoyants et anciens guides nous ont mis à l’aise dès le premier instant notamment avec le fait de ne pas les vouvoyer mais plutôt de les tutoyer. Je n’aurais jamais pensé avant le voyage créer des liens en si peu de temps avec certaines personnes. Ce qui m’a beaucoup marqué est l’humour avec lequel les aveugles et mal- voyants prennent leur handicap ainsi que leur indépendance. Je pense sincèrement que ces neuf jours au Brésil m’ont aidé à acquérir une certaine autonomie, en effet en tant que guide nous avions des responsabilités. Je ne suis pas prête d’oublier cette expérience formidable. Si j’en ai l’occasion, je retournerais volontiers passer des moments géniaux comme ceux-ci lors d’un prochain voyage. »

Émilie, vingt et un ans, guide, premier voyage en 2012 (Brésil)

 

Un avis sur « Témoignages »

  1. C’est un plaisir de retrouver toutes ses émotions à travers ses témoignages.
    J’ y retrouve tout l’esprit et les valeurs qui animent l’Association depuis tant d’années.
    A titre personnel, cette aventure m’a apporté tellement de belles rencontres et de bons moments qu’ils restent gravés en moi comme dans du marbre et me permettent d’avancer encore aujourd’hui.
    Lorsque je retrouve des membres anciens de l’association, je réalise qu’une une amitié indéfectible nous unit. Le temps n’efface pas l’essentiel.
    Les yeux sont aveugles, il faut chercher avec le cœur comme le disait Saint-Exupery.
    J’en profite pour assurer à tous les anciens de l’Association (hors équipe actuelle qui est formidable) mon amitié et ma reconnaissance.
    Certains ne sont plus là mais ils restent toujours présents dans mes pensées.
    Gaston, Gilbert, Solange, Yves, Michel, Germaine, François, Hervé et tant d’autres….

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